Le paillage écologique : technique pour un jardin sain

paillage : jardin éco-responsable en Savoie et en Isère

Table des matières

Le paillage gagne en popularité ces dernières années, en raison de ses nombreux avantages pour l’environnement et la santé du jardin.

Que vous soyez un jardinier expérimenté ou non, il est important de comprendre les bases du paillage et comment l’utiliser de manière efficace pour améliorer la santé de votre jardin tout en protégeant l’environnement. 

Dans cet article, nous allons vous expliquer ce qu’est le paillage, pourquoi il est bénéfique pour votre jardin et comment l’utiliser correctement.

Qu'est-ce que le paillage écologique ?

Le paillage est une technique consistant à recouvrir le sol de nos massifs végétaux ou de notre potager de déchets verts.

La technique repose sur l’observation que dans la nature, le sol ne reste jamais à nue. Il suffit de se promener en forêt pour observer que le sol est recouvert de végétation, naturellement. 

Dans notre jardin, il peut s’agir de matières organiques telles que les feuilles mortes, la paille, les copeaux de bois, les écorces, les tontes de gazon, les résidus de culture, les déchets verts de notre alimentation… 

Cette technique peut être efficace et possède aussi plusieurs limites. Elle suscite aussi régulièrement des questions d’ordre pratique.

Les bénéfices du paillage

Le paillage est mis en avant pour :

Limiter le désherbage

En effet, la nature n’aime pas le vide. Cet avantage de limiter les adventices grâce au paillage a déjà été abordé dans ce 1er article dédié au paillage  puisque Clément BESSON intègre pleinement le paillage dans l’aménagement du jardin de ses clients.

Limiter les pertes d’eau par évaporation

Le paillage aide à retenir l’humidité dans le sol en absorbant l’évaporation de l’eau. Cela est particulièrement bénéfique dans les régions chaudes et sèches ou pendant les périodes de sécheresse, car il permet d’économiser l’eau et d’éviter le dessèchement du sol. 

Il devrait donc s’imposer dans un futur plus ou moins proche, pour répondre en partie au réchauffement climatique et au manque d’eau auquel nous devons faire face de plus en plus souvent. 

Enrichir le sol

Les matériaux  de paillage organique se décomposent progressivement au fil du temps, ce qui contribue à enrichir le sol en matière organique. 

Cela favorise la vie microbienne bénéfique dans le sol, améliore sa structure et sa fertilité et favorise la croissance saine des plantes.   Nous vous dévoilerons dans la suite de cet article les besoins ainsi que les conseils sur les résidus à privilégier. 

Abriter la faune du sol

Le sol est un ecosystème complexe abritant de nombreuses créatures tels que les insectes et vers de terre et autres organismes vivants jouant un rôle clé dans la santé et la fertilité du sol. 

Ainsi, le paillage procure un environnement sombre, frais et humide propice au milieu de vie de ces insectes bénéfiques, prédateurs naturels des ravageurs du jardin (comme les larves de coccinelle qui se nourrissent de pucerons). Les vers sont également dans leur élément sous le paillage, ils creusent des galeries servant à aérer le sol tout en mélangeant les matières organiques.

Les limites du paillage

Le paillage agit comme une couverture isolante qui aide à protéger les racines des plantes contre les fluctuations de température, en maintenant une température plus constante du sol. Cela est particulièrement important pendant les périodes de gel et de dégel, où le paillage peut protéger les racines des dommages subis par les changements rapides de température.

Le paillage peut néanmoins ralentir le réchauffement du sol au début du printemps et donc l’activité biologique du sol qu’on a cherché à booster. 

Si le paillage abrite une faune bénéfique, 

Il faut également reconnaître qu’il peut constituer un abri intéressant pour les limaces. Donc obligation de protéger nos jeunes plants et semis au potager.

S’il est mal équilibré (trop de carbone ou trop d’azote) il peut ralentir temporairement le développement de nos plantes.

Il y a 3 endroits où je pourrais mettre mes déchets : 

  • Au compost
  • Paillage au potager
  • Paillage d’un massif ornemental (haie,…)

Nous avons différents types de déchets organiques : déchets de cuisine, tonte, feuilles mortes, paille, fumier, déchets de taille,……

Vous vous demandez quel est le meilleur endroit pour déposer tel ou tel déchet vert ? On vous éclaire : 

Avant tout, Il est donc nécessaire de comprendre le rapport entre Carbone et Azote (le rapport C/N) pour équilibrer son compost.

Pour la vie du sol il faut savoir que :

L’Azote serait l’équivalent d’un sucre rapide : il se décompose rapidement et fournit facilement de l’énergie. En revanche, il ne se fixe pas toujours  dans les sols et peut facilement quitter les sols emportés avec l’eau. 

L’azote est aussi un booster de la croissance végétale (tige, feuilles, racines,…).

Le Carbone serait l’équivalent d’un sucre lent. Il se décompose lentement, et demande de l’énergie pour être digéré. Il faut donc que les décomposeurs disposent d’une réserve de compost azoté pour digérer les matériaux comme le bois.

Le carbone se fixe dans les sols une fois décomposés. C’est grâce au carbone que notre sol est amélioré d’année en année.

A retenir : 

  • L’azote boost la croissance végétale “immédiatement”, mais pas durablement (disons pour l’année à venir)
  • L’azote est facilement perdu si la vie du sol n’est pas développée, et s’il ne peut pas être capté par les racines.
  • Le carbone nourrit le sol ! Bénéfices nombreux et de plus en plus importants, mais sur long terme (au fil des années).
  • Exemples de bénéfices : aération, équilibrer la rétention d’eau, augmenter la capacité de stockage des minéraux, symbiose, protection contre l’érosion
  • Il faut un équilibre entre carbone et azote dans le compost, sinon la décomposition est ralentie, et les plantes peuvent manquer de minéraux temporairement (faim d’azote).

Attention, il y a d’autres éléments minéraux que l’azote. 

Tous les autres minéraux sont nécessaires à la bonne santé, la résistance, la qualité nutritionnelle et médicinale des plantes, et aussi à leur goût.

On peut apporter ces autres minéraux grâce au déchets de cuisine ou au fumiers par exemple. 

Mais il y a aussi des plantes capables de fixer efficacement différents minéraux. Les utiliser comme paillage est un moyen de compléter l’alimentation de votre sol et de vos  plantes (voir tableau plus bas).

Si la vie du sol est en bonne santé, ces minéraux peuvent  être procuré aux plantes sans ajout de votre part. 

Le compost

On a l’habitude de mettre nos déchets verts et déchets de cuisine au compost pour pouvoir nourrir nos plantes grâce à lui. Cela fonctionne, mais ce n’est pas optimal. Quelque part, il y a beaucoup de gaspillage.

Premièrement  on stimule fortement la vie du sol loin des racines de nos plantes quand on dédie une zone au compost. Or il y a beaucoup d’interactions positives entre la vie du sol et les racines des plantes. (exemple : meilleure alimentation en eau, meilleure alimentation minérale, meilleure résistance aux maladies,…)

Deuxièmement, comme évoqué précédemment, une bonne partie des minéraux (azote et autres) qui sont digérés dans un compost s’enfuient avec l’eau qui traverse votre sol. Tout un bon jus très nutritif que vous ne pourrez plus amener au pied de vos cultures!

Troisièmement, l’une des interactions positives entre la vie du sol et les racines des plantes consiste justement à donner directement tous ces minéraux aux plantes. Aucune perte !

Donc, pour nourrir vos plantes, privilégiez le paillage directement au pied de vos cultures ! Surtout pour les déchets les plus riches en minéraux comme les déchets de cuisine par exemple. 

Pour rappel, le compost est quand même un très bon ajout à vos cultures.

Par contre, il peut être très intéressant de faire un compost pour se fournir du terreau pour planter, repiquer ou semer nos plantes. Pour cela, privilégier un mélange d’herbes, feuilles de paille, et jeunes rameaux verts.

Quel paillage pour mon potager ?

L’une des particularités du potager, c’est que nous récoltons les parties comestibles les plus riches des plantes. C’est autant de minéraux qui ne retournent pas au sol, et qui doivent être renouvelés. Sinon notre sol s’appauvrit !

Il faut donc absolument nourrir notre sol (rappel : pour nourrir le sol, il faut du carbone). Mais comme beaucoup d’azote et autres minéraux sont perdus, il ne faut surtout pas négliger d’en apporter un minimum.

Le potager est l’endroit ou il faut être le plus attentif à ce qu’une bonne partie de notre paillage soit plutôt azotée. C’est l’endroit le plus logique pour faire des ajouts en fumiers, orties et autres plantes riches en minéraux, et pour tous vos déchets de cuisine !

Quel paillage pour mes massifs vivaces ?

Dans nos massifs ornementaux vivaces et nos haies, la matière végétale retourne normalement au pied des plantes. Nous ne récoltons pas les fruits ou autre parties (sauf si vous mettez tous ces déchets verts au compost ou en déchetterie!)

Le cycle de la matière organique est donc continu, si votre sol est bien vivant, les minéraux ne sont pas perdus, notre sol peut s’améliorer progressivement plus facilement. 

C’est une zone de votre jardin où il n’est pas indispensable de ramener les matériaux les plus riches. Ils seront toujours les bienvenus bien sûr, mais vous pouvez viser principalement une nutrition carbonée pour améliorer la vie du sol, et pour profiter d’un paillage qui durera plus longtemps. Au fil des années, le sol sera grandement amélioré.

En conclusion, le paillage est une technique écologique bénéfique pour la santé de votre jardin. En limitant le désherbage, les pertes d’eau, en enrichissant le sol et en abritant la faune bénéfique, il est un atout majeur pour votre jardin. Malgré ses limites, cette méthode est facilement utilisable avec des matières organiques disponibles dans notre environnement.

Si vous souhaitez profiter de ses avantages, n’hésitez pas à contacter notre entreprise Clément BESSON paysagiste. Nous sommes là pour vous conseiller et vous accompagner dans l’aménagement de votre jardin en utilisant les meilleures techniques écologiques.

Rédigé d’après l’expertise de Yoann AIMAR travaillant au sein de l’entreprise Clément Besson.

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